Aller au contenu
SpeedyPapy

Savoir Lire Une Carte Aéronautique (Chapitre 3)

Messages recommandés

Bonjour à tous.

 

Voici le dernier volet de ce "mémento" ... J'aurais pu développer plus avant, mais je pense que c'est déjà "un peu lourd" pour une personne ne voulant pratiquer que le vol en drone de  loisir ou sportif.

 

Néanmoins, si vous êtes curieux de comprendre pourquoi l'espace aérien est réglementé de la sorte, maintenant, vous le saurez. Si vous souhaitez apprendre à lire une carte aéronautique, désormais vous en avez les clés....

 

Tout comme le code de la route, on a le droit de ne pas être d'accord, mais on se doit de le respecter. Les réglementations et codes ne sont pas toujours bien comprit, mais ils ont été pensé pour que différents types d'usagers puissent partager un même espace. Certes, on peut toujours faire mieux. Mais au moins, en France, on a une vraie réglementation, aussi perfectible soit-elle.

 

Pour faire une analogie, sur route, l'on peut rouler à vélo, en moto, en voiture de toutes puissances, en camion, en car, etc.... Certaines zones sont interdites aux vélos, d'autres sont interdites à toutes circulations .... Il en est de même pour l'espace aérien. Sans réglementation, ce serait vite le cahot !

 

Avec nos drones, nous sommes les vélos du ciel .... A nous de comprendre la route des airs et d'en faire bon usage....

 

La vie est bien plus belle vue d'en haut.

 

Bons vols à tous.

 

Thierry.

 

 

*********************

 

Chapitre 3 :

 

Avec ce chapitre 3 nous entrons dans le vif du sujet. La lecture des cartes aéronautiques !

 

De quels types de cartes parlons-nous ?

 

Une carte Aéronautique est une carte estampillée OACI. Toutes autres cartes ne sont pas reconnues, même si certaines font références dans le monde de l’ULM, notamment.

 

Il existe plusieurs cartes aéronautiques :

 

·       Les cartes militaires (nous n’en parlerons pas ici),

·       Les cartes civiles pour les vols aux instruments « IFR » (Instrumental Flight Rules),

·       Les cartes civiles  pour les vols “à vue” appelés “VFR” (Visual Flight Rules),

·       Les cartes regroupant diverses informations, tells que les directions régionales, les SIV (Service d’informations en Vol),

·       Les cartes d’approches VAC ou IAC

·       Etc. …

 

Pour nos vols en drones, nous aurons besoin des cartes aéronautiques civiles au 1/250.000 ème, plus appropriées à nos besoins.

 

Question d’échelle :

 

Les cartes sont éditées suivant plusieurs échelles et comportes des détails en relations avec l’altitude et la hauteur de vol :

 

·       1/1.000.000 ème, pour la préparation de vol avec les espaces et zones particulières.

·       1/500.000 ème, utilisée en vol, elle comporte plus de détails.

·       1/250.000 ème, utilisé pour les cartes d’approches “à vue” VAC (Visual Approach Chart) ou pour des vols en “basses altitudes”.

 

Comprendre l’échelle :

 

1/250.000 ème veut dire que pour 1 cm de distance mesurée sur la carte, on aura 2,5 Nm (Nautical Miles, appelée aussi « Nautiques »). Un Nm équivaut à 1852 mètres. Il faut donc être vigilant quand on prévoit un vol sur un site à proximité d’une Zone Réglementée, si des limites sont mentionnées, car elles seront inscrites en « Nautiques » et pas en km.

 

Hauteur, Altitude ou Niveau ?

 

Les informations concernant les altitudes, hauteurs et niveaux, sur les cartes aéronautiques sont exprimées en « ft » (Feet -> Pieds). Un Pied (One Foot) est égal à 30,48 cm.

 

L’altimétrie (mesure verticale) est exprimée par rapport à une référence (La mer, le sol, une pression atmosphérique, un obstacle). On parle « d’altitude » ou de « niveau » lorsqu’on fait référence à une valeur relative à la pression atmosphérique du lieu du vol, ou en référence fixe, telle que 1013 hPa par exemple. On parle de hauteur lorsqu’on fait référence au sol ou un obstacle. Pour ce faire, on utilise un langage particulier :

 

·       MSL : Mean Sea Level (Au dessus de la mer).

·       AGL : Above Ground Level (Au dessus du sol).

·       AAL : Above Airport Level (Au dessus de l’aéroport)

·       ASFC : Above Surface (Au dessus de la surface)

·       QNH : (Altitude) Valeur de la pression atmosphérique en hPa au niveau de la mer.

·       QFE : (Hauteur) Calage de la pression atmosphérique en hPa à la valeur 0 ft (sol), ce qui devient la référence lieu de décollage.

·       FL : Flight Level (Niveau de vol) Valeur de la pression atmosphérique de référence commune à tous (1013 hPa).

 

Le code « Q » (pour « Question »), utilisé en aéronautique, est hérité de la navigation maritime ainsi que du début de l’aviation. On communiquait alors par morse avec les avions, car la radio vocale sur de longues distances n’était pas fiable et était sujette à des erreurs. Il fallait communiquer rapidement et clairement. Le code « Q »  est composé de 3 lettres, et fait référence à des questions précises et comprises de tous.

 

Par exemple, quand on demande le QNH cela veut dire «  Quel est la valeur de la pression atmosphérique, réduite au niveau de la mer, selon les conditions de l'atmosphère standard (en hPa) ? »

 

Mises à jour des cartes :

 

Une carte OACI est mise à jour en permanence. Toutes les mises à jour font l’objet de publications.

 

·       2 fois par an, pour regrouper l’ensemble des mises à jour des 6 derniers mois.

·       Tous les 28 jours par Sup AIP pour mes modifications planifiées.

·       Tous les jours par NOTAM, pour les informations des dernières 24 heures.

·       Immédiatement, par ATIS (Automatic Terminal Information Service) dès la connaissance de l’information.

 

L’ATIS de l’aéroport le plus proche peut être consulté par téléphone. Il est une bonne source d’informations sur les conditions météorologiques, et les éventuelles perturbations relatives à l’espace géré par cet aéroport.

 

Comment lire une carte aéronautique :

 

Lire une carte aéronautique revient à lire une carte routière, mais avec beaucoup plus d’informations « empilées » les unes sur les autres. Lire ces informations peut sembler, dans un premier temps, très confus, mais il n’en est rien. Ces cartes deviennent très « claires » quand on en détient les clés.

 

La première étape consiste à savoir lire les informations qui y sont retranscrites. Pour ce faire, je vous invite à parcourir le lien ci-dessous.

 

Les signes et symboles permettant de lire les cartes sont référencés ici : 

 

https://www.sia.aviation-civile.gouv.fr/dvd/eAIP_02_MAR_2017/Atlas-VAC/PDF_AIPparSSection/VAC/GEN/1/1704_GEN-1.1.pdf

 

Vous noterez que les parcs ou réserves naturelles sont bel est bien reportés sous le symbole d’un trait rouge jouxtant des points rouges ou, si le parc est de moindre importance, d’un point rouge encerclé de rouge.

 

Pour comprendre la logique de ces cartes, il faut imaginer une carte (éventuellement routière) sur laquelle sont empilées plusieurs couches (calques). Sur chaque couches, vous avez des informations différentes, d’importances diverses.

 

La couche de base :

 

Appelée « fond de carte », la couche de base est la carte IGN. Elle comporte toute l’information « topographique » et informations visuelles :

 

·       Les différents types de routes,

·       Les différents cours d’eau,

·       Les limites “aéronautique” des agglomérations,

·       Les teintes “isohypses” (teinte des courbes de niveau),

·       Les différents bâtiments,

 

La couche des obstacles :

 

·       Les obstacles, type lignes électriques, câbles et remontées mécaniques

·       Les obstacles remarquables de plus de 150 ft (pieds) soit 45 mètres

·       Les obstacles de navigation (les émetteurs de radio navigation)

 

La couche Navigation :

 

Cette couche est très intéressante, car elle permet de connaitre le sens et la hauteur des vols aéronautiques. Dès lors on connait les voies de circulations aériennes. Il vaut mieux se tenir à l’écart de ces voies, sauf si nous sommes en dehors des zones de restrictions.

 

La couche des circuits en vol :

 

La représentation des aéronefs présent sur les cartes VAC sont très intéressantes, car l’on connait les sens de circulation et les Altitudes et hauteurs d’approche de l'aéroport : Par exemple 1800 / 500 veut dire "altitude 1800 ft (MSL) ou hauteur 500 ft (AGL)".

 

La couche des aérodromes :

 

Cette information définie la taille des aérodromes. En fonction du symbole, l’on connait la longueur de la piste. Cette information nous permet de déterminer les distances de sécurité et des hauteurs maximums de vols.

 

La couche des Espaces Contrôlées :

 

L’espace aérien est subdivisé en 2 zones (Zone inférieure, de FL 0 à FL 195, environ 5800 mètres et supérieure, au delà du FL 195)

 

Horizontalement, l'espace est divisé en tranches CTR (ConTRol Zone) et TMA (TerMinAl Zone), allant de la surface (SFC) au FL 115.

 

Il existe plusieurs types d’espaces contrôlés. Un espace contrôlé est un espace ou la communication radio est établie entre le service de contrôle et le pilote.

 

Dans les CTR l'espace aérien est contrôlé et le contact radio est obligatoire. Dans les TMA l'espace est contrôlé mais les services du contrôle peuvent être rendus aux VFR (classes A, B, C ou D) ou non (classe E). En dehors des TMA et CTR l'espace aérien est non contrôlé, le contact radio n'est pas obligatoire (c’est la classe G).

 

Dès lors, il est compréhensible que les espaces contrôlés soient interdits aux vols des drones télépilotés, car nous ne disposons pas de moyens radios pour communiquer avec les services de contrôles.

 

Tous ces espaces n’ont pas la même référence par rapport au sol. Les CTR vont du sol à la limite inférieur de la TMA et la TMA démarre de la fin de la CTR au niveau inscrit sur la carte.

 

Comment reconnaitre une CTR ou une TMA ?

 

D’une manière générale, un trait épais continue Bleu ou Rouge, doublé d’une bande de même couleur plus pale, délimite une « TMA ». La bande de même couleur, plus pale, définie l’intérieur de la zone et le trait épais la limite extérieure. Si le trait plein est discontinu, il s’agit d’une « CTR ».

 

Les CTR et TMA sont identifiées à l'aide d'un rectangle, de même couleur (bleue ou rouge) que la Zone. Sur le coté gauche du rectangle se trouve la lettre de la classe. A l’intérieure du rectangle, il y a un trait horizontal. Les chiffres qui sont notés de part et d’autre du trait sont les altitudes de début et de fin de la zone.

 

·       S’il n’y a pas de chiffre en dessous du trait, cela veut dire « depuis la surface jusqu'au » chiffre noté au dessus.

·       S’il y a un “+” au dessus du trait, cela veut dire « depuis le chiffre noté en dessous du trait » jusqu’au maximum.

 

Enfin, le chiffre en dessous du rectangle est la fréquence radio de la zone.

 

D’autres rectangles existent. Ils donnent des informations telles que SIV et la fréquence, ainsi que l’altitude applicable. Mais le principe reste le même. Les SIV sont des zones d’informations, pas de contrôle.

 

La couche des Zones Réglementées :

 

Les zones réglementées sont identifiées par un tait continu Rouge, avec une bande hachurée, définissant l’intérieur de la zone. Ces zones sont classées par une lettre … :

 

·       Lettre R : (ZRT) Zone Réglementée Temporaire.

·       Lettre R .. A : (RTBA) Réseau à Très Basse Altitude

·       Lettre P : (ZIT) Zone d’Interdiction Temporaire

·       Lettre D : Zone Dangereuse

 

Et un chiffre : Le chiffre permet de retrouver le commentaire associé à la Zone dans l’AIP ENR 5.1 (voir chapitre 2)

 

Dès lors, il est facile de retrouver la zone réglementée et de connaitre les horaires et jours d’activations.

 

Enfin, il reste les petits dessins d’avions, de parachutes ou autres, de couleurs Rouge. Ce sont des activités particulières, qu’il convient de connaitre.

 

***** oOo *****

      

 

Voilà, ce sera tout pour le moment. Il y a encore beaucoup d’autres points à connaitre quant on veut voler avec un avion, mais avec un drone, en loisir, … avec ce « mémento », vous saurez ce que vous pourrez faire et ne pas faire.

 

Pour ma part, lorsque je vole en professionnel, je valide la check-list ci-dessous. Vous pouvez vous en inspirer. Je l’ai expurgé des procédures réglementaires obligatoires en professionnel :

 

·       Lecture de la carte OACI 1/500 000 ème pour déterminer les zones de vols,

·       Si la zone parait libre, analyse de la carte au 1/250 000 ème pour affiner la zone,

·       Lecture de la carte VAC de la (des) zone d’aéroports environnantes,

·       Lecture des Sup AIP,

·       Analyse des zones réglementées proches de ma zone (ENR 5.1),

·       Lecture des NOTAM,

·       Consultation de l'ATIS de l'aéroport contrôlé le plus proche.

 

Si tout est OK, alors, je vole. Sinon, je demande les autorisations, même en loisir.

 

Bons vols à tous.

 

Thierry.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

De rien.

 

J'étais en train de rédiger ce mémento pour un "séminaire" de pilotes de drones pro (en rappel, bien sûr)  :ssv:

 

Alors, pourquoi ne pas en faire une version pour tous ? .... et vous en faire profiter.

Bons vols à tous.

Thierry.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites




×
×
  • Créer...

Information importante

En utilisant ce site, vous acceptez nos Conditions d’utilisation.